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TOME DIX :NE&BUVIEÈEME

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AU SIËGE DE LA SOCIÉTÉ

MUSÉE ROYAL D'HISTOIRE NATURELLE

PARIS BRUXELLES DRESDE

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DE

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TOME DIX-NEUVIÈME

BRUXELLES AU SIÉGE DEA: SOCIÈTE

MUSÉE ROYAL, D'HISTOIRE NATURELLE

PARIS BRUXELLES DRESDE E. DEYROLLE, FILS | GAND & LEIPZIG L. W. SCHAUFUSS

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SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE

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TOME DIX-NEUVIÈME FASCICULE 1 Signatures 1 à 13 et « à f.

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SÉCRÉTION PROPRE AUX COLÉOPTÈRES DYTISCIDES

Par Félix PLATEAU

SÉANCE DU 7 NOVEMBRE 1874

Lorsqu'on prend un Dytiscus ou un Acilius vivant, on observe fréquemment, tandis qu’on tient l’animal entre les doigts, qu'il fait suinter de la région prothoracique un liquide d’un blanc lai- teux plus ou moins abondant.

Ce fait a être vu par de nombreux entomologistes; on le trouve décrit, mais d’une manière peu exacte, dans plusieurs ouvra- ges. Lacordaire en parle en ces termes : ».….les Dytiques et les Gy- rins, quand on les prend, émettent par les articulations de la tête avec le prothorax, de ce dernier avec le mésothorax et du métatho- rax avec l'abdomen, une liqueur laiteuse d’une odeur fétide ana- logue à celle de l'urine en putréfaction et qui persiste sur les doigts longtemps après qu'on les a touchés » (1).

Kirby et Spence s'expriment comme suit: » Willoughby a re- marqué une curieuse circonstance par rapport à l’Acilius sulcatus.…" Une ligne transversale de couleur pâle est visible sur les élytres du mâle ; elle se termine, on observe des pores oblongs dont l’auteur affirme avoir vu souvent suinter un liquide laiteux (Raï. Hist. Ins. 94, n. 3)" (2). Kirby et Spence ajoutent qu'ils ont constaté plus d’une fois l’émission d’un pareil liquide chez les mâles de cette espèce.

Lacordaire, dans le passage que j'ai cité, parle des Gyrins ; je ne m'occuperai pas de ces insectes dans la note actuelle : la sécrétion

(1) Introduction à l’entomologie, t. Il, p. 136. (2) An Introduction to Entomology. Edition de 1867, p. 421.

ANNALES DR LA SOC, ENTOM, DE BELGIQUE, T. XIX. il

» NOTE SUR UNE SÉCRÉTION PROPRE AUX COLÉOPTÈRES DYTISCIDES.

odorante des Gyrinides est d’une toute autre nature que celle des Dytiscides et doit être étudiée séparément (1).

Mes essais ont porté sur les Dytiscus marginalis, D. dimidiatus, A ci- lius sulcatus et Acilius canaliculatus (2).

$I

LIEU D'ÉMISSION.

Il est facile de s’assurer, par l’observation directe, que les Dytis- cus et Acilius émettent, parfois en même temps, deux liquides de natures différentes ; l'un, semblable à du lait, apparaît toujours entre la tête et la région dorsale du prothorax ; l’autre jaunâtre, d’un as- pect absolument différent est exsudé sur la limite entre le méso et le métathorax. Ceci nous explique, en partie, le passage de Lacor- daire qui fait écouler des liquides odorants de trois régions diffé- rentes du corps ; seulement, ainsi que je le disais plus haut, la des- cription du célèbre entomologiste est peu exacte; le liquide laiteux ne suinte qu'à l'articulation entre le prothorax et la tête et le li- quide jaune ne se montre qu'entre le méso et le métathorax. Quant à l'odeur des liquides en question, j'en parlerai plus loin.

L'assertion de Willoughby, reproduite par Kirby et Spence, me semble reposer sur une véritable erreur; j'ai eu beau examiner à l'œil nu, à la loupe et au microscope les élytres de l’Acilius sulcatus mâle, il m'a été impossible d’y voir, ni la moindre ligne transver- sale de couleur pâle, ni les pores oblongs dont parle l’auteur anglais. Je n’y observe, comme tout le monde, qu’une ligne trans- verse noire ou très-foncée qui ne présente, au microscope, que des pores identiques à ceux du reste de la surface de l’élytre. Enfin, j'affirme que jamais je n’ai vu chez l’Acilius sulcatus d’autre sécré- tion laiteuse que celle qui se fait entre la tête et le prothorax et que cette sécrétion a lieu chez les individus des deux sexes.

On rencontre encore d’autres erreurs du même genre dans plu- sieurs ouvrages que j'ai consultés, mais qui n’ont pas la valeur clas- sique de ceux dont il vient d'être question. Je m’abstiendrai donc d'étendre plus longuement la discussion.

«

Je me suis livré à de longues et minutieuses recherches sur

(1) Bien que les Hydrophilus piceus et Hydrous caraboides s’éloignent beaucoup, par leur organisation, des Dytiscides, on aurait pu soupçonner chez eux une sécrétion analogue; mais je me suis assuré, à plusieurs reprises, qu’ils ne pré- sentent rien de semblable.

(2) Quant au Pelohius Hermanni, j'ai constaté qu'il ne sécrète rien de particulier.

NOTE SUR UNE SÉCRÉTION PROPRE AUX COLÉOPTÈRES DYTISCIDES. 3

l'appareil sécréteur du liquide lacté dont il est question dans cette notice. Après être arrivé à la conviction qu'il n'existe pas de glande un peu volumineuse localisée, j'ai constaté que l'appareil se résu- mait en une grande quantité de glandules monocellulaires.

Ces glandules, éléments cellulaires modifiés de la matrice ou couche chitinogène du squelette dermique, ont été découvertes chez les insectes par M. Stein (1); elles ont fait, ensuite, l’objet d’études de la part de M. Leydig (2), de M. Claus (3) et d’autres, je crois, par conséquent, au moins inutile de les décrire une fois de plus pour les Dytiscides. Il me suffira de signaler leur abondance dans la couche matrice de la portion tergale du prothorax de ces ani- maux.

Ÿ Il

MANIÈRE DE RECUEILLIR LE LIQUIDE.

Tous les individus ne produisent pas de sécrétion laiteuse au moment on les saisit, on en verra la raison plus bas. I] faut donc, pour bien faire, avoir chez soi une série de Dytiques ou d’Acilius vivants que l’on nourrit facilement avec de petits morceaux de viande crue.

On saisit successivement entre les doigts les individus que l’on a à sa disposition; dès qu'on voit le liquide blanc suinter entre la tête et le prothorax, on l’aspire à l’aide d’un petit tube de verre effilé. J'ai remarqué qu’en abaissant un peu la tête de l’animal, on détermine, par moments, une exsudation plus abondante.

Il suffit ensuite de souffler légèrement dans le tube de verre pour faire tomber la goutte de liquide recueillie dans un verre de montre ou sur une plaque de verre.

La quantité de liquide sécrèété en un temps donné est très-pe- tite; je n’ai jamais pu en recueillir, chez le Dytiscus dimidiatus, plus de 5 à 6 millimètres cubes à la fois. Au bout d’une ou deux minutes l'émission cesse et il faut laisser reposer l'animal pendant plusieurs heures pour pouvoir lui soutirer de nouveau quelques gouttes. Ceci nous explique comment il se fait que tous les individus ne présen- tent pas le phénomène en question au moment on les prend, puis-

(1) Vergleichende Anatomie und Physiologie der Insecten. Erste monographie. Die Weiblichen Geschlechtsorgane der Käfer. Berlin, 1847, p. 84.

(2) Zur Anatomie der Insecten (Archiv für Anatomie, etc. Von Reichert und Du Bois-Reymond. Leipzig, 1859, p. 33-39.)

(3) Zeit., Zool., XI, p. 33. (Cité par M. Gegenbaur, Man. d’Anat. comparée, tra- duit par C. Vogt. Paris, 1874, p. 333.)

4 NOTE SUR UNE SÉCRÉTION PROPRE AUX COLÉOPTÈRES DYTISCIDES.

qu'il suffit que, pour une cause quelconque, ils aient émis le liquide laiteux peu de temps auparavant.

La faible quantité de liquide exsudé s'accorde, du reste, avec la petitesse des éléments glandulaires qui lui donnent naissance.

ÿ HI] EXAMEN DES LIQUIDES SÉCRÈTES.

A. Liquide suintant entre le méso et le métathoraæ.

Enraison de son peu d'importance, nous nous occuperons d’abord de celui-ci, afin de ne plus avoir à y revenir dans la suite de ce travail.

Aspect physique. Jaune par réflexion, jaunâtre par transpa- rence. Le microscope y montre une abondante poussière de granu- les très-fins, des gouttelettes d'apparence huileuse et de diamètres variables, enfin des noyaux irréguliers assez volumineux, Jjaunâtres et moins transparents que le liquide ambiant.

Une goutte déposée sur une plaque de verre se dessèche assez rapidement. En séchant, le bord de la tache formée reste net et la masse conserve son aspect granuleux.

Action de quelques réactifs. Le liquide semble absolument neutre; il ne change aucunement d'aspect par le contact de l'eau. L’éther le dissout et attaque les noyaux, ce qui indique une nature grais- seuse.

J'ai tout lieu de croire que ce liquide est du nombre de ceux déjà signalés chez les insectes et dont le rôle est de lubrifier les téguments (1).

B. Liquide suintant entre la tête et le tergum du prothoraæ.

Ce liquide est Le seul des deux sur lequel l'attention se sort déjà portée. Son aspect, son lieu d'émission, son rôle inconnu le rendent plus important que celui dont nous venons de parler.

Propriétés physiques. À l'œil nu, le liquide ressemble à du lait; il est blanc avec un léger reflet bleuâtre; éclairé par transmission, il prend une teinte légèrement jaunâtre.

Au microscope, il se montre constitué par un liquide limpide, incolore, tenant en suspension une poussière de granules légère- ment jaunâtres d’une finesse excessive.

(1) Voyez Stein, Vergleichende Anatomie, etc., op. cit. p. 84.

NOTE SUR UNE SÉCRÉTION PROPRE AUX COLÉOPTÈRES DYTISCIDES. 5

Lorsqu'on en laisse dessécher une goutte sur une plaque de verre, on voit les granules disparaître à la périphérie, de sorte que l’'amas de granules restants est bientôt entouré d’une zone parfaite- ment limpide. Lorsque la dessication est complète, les granules ont entièrement disparu et la goutte a l'aspect d’une petite plaque de vernis.

Le liquide n’est pas phosphorescent (1). Je m'en suis assuré sur des échantillons frais et dans l'obscurité profonde que l’on obtient la nuit dans une chambre dont les volets sont clos.

L'odeur du liquide est faible et n’est nullement la cause première des émanations désagréables que les Dytiscides répandent dans certaines circonstances. On peut s’en assurer de plusieurs manié- res différentes : En isolant une certaine quantité du liquide, soit sur une plaque de verre, soit dans un petit tube; l'odeur qu'il pré- sente dans ce cas et qui est bien la sienne propre, est souvent à peine perceptible et ressemble vaguement à celle des matières ani- males brülées et non à celle de l'acide butyrique comme le dit M. Harting dans son excellent Traité de zoologie et d'anatomie comparée (2).

En constatant, comme j'ai pu le faire souvent, que les Dyü- ques qui, lorsqu'on les tenait entre les doigts, ne laissaientexsuder aucune trace de liquide laiteux, sentaient aussi mauvais que dans le cas l’exsudation avait lieu.

Par l'observation suivante : lorsqu'on saisit un Dytique, il lâche brusquement le contenu de la poche stercorale sous forme d'un liquide jaunâtre. En s’y prenant convenablement, on reçoit ce liquide, lors de son expulsion, dans un verre de montre et on s'assure immédiatement que son odeur est repoussante.

J'ai manié des Dytiques en quantité pendant deux années con- sécutives et j'ai pu répéter ces essais un grand nombre de fois; Je suis donc certain de leur exactitude.

Le liquide n’a pas de saveur. II m'a semblé quelquefois perce- voir une légère saveur urineuse, mais si faible que je l’attribue plutôt à une illusion.

Essais chimiques. Le liquide est parfaitement neutre aux pa- piers réactifs; il ne contient donc aucun acide libre, comme il

(1) Le nombre des articulés phosphorescents est effectivement assez grand pour que l’expérience que j'ai faite fut justifiée. On peut citer brièvement parmi les crustacés : Canthocamptus furcatus, Gammarus locusta, Sceyllarus? ; parmi les my- riapodes : eophilus electricus, Tulus?; parmi les insectes : Zampyris noctiluca, L. splendidula, L. Zenkeri, Luciola italica, le genre Pyrophorus, le genre PAoto- phorus, Fulgora laternaria, Pyrops candelaria, Gryllotalpa vulgaris? ete., etc.

(2) Leerboek van de grondbeginselen der Dierkunde, Insekten, p. 84, Tiel, 1867.

6 NOTE SUR UNE SÉCRÉTION PROPRE AUX COLÉOPTÈRES DYTISCIDES.

s'en présente parfois dans les sécrétions des insectes, entre autres des fourmis.

I ne paraït pas contenir de composès minéraux cristallisables : en effet, on n’observe jamais de cristaux (au microscope) dans les gouttes desséchées sur des lames de verre. Ces enduits, dissous dans l'acide acétique et desséchés spontanément de nouveau, ne fournissent non plus aucune cristallisation.

Les éléments solides du liquide sont insolubles dans l’eau, l’am- moniaque, les solutions de potasse et de soude.

L'éther et l’alcool absolu dissolvent, au contraire, les gouttes desséchées; ce que les autres liquides précités ne font pas; ceux-ci transforment immédiatement la plaque semblable à du vernis trans- parent en une tache blanche comme de la craie; je reviendrai plus loin sur ce fait. :

L'acide acétique dissout immédiatement les granules et ne donne de précipité blanc dans aucune circonstance.

Le liquide laiteux n’a aucune action sur l’empois d’amidon.

L’ébullition avec la liqueur cupro-potassique ne fournit rien, le sucre fait donc très-probablement défaut.

La quantité de matières albuminoïdes que le liquide contient doit être très-faible, ainsi que l’accusent les réactions suivantes : L'acide sulfurique et une trace de sucre (réactif de Pettenkofer) n'amènent qu'une coloration rouge vineuse et non la teinte pourpre qu'on obtient avec l’albumine de l’œuf pure.

La solution de nitrate mercurique contenant de l’anhydride ni- treux (réactif de Millon) ne produit qu'une coloration rousse sur les bords de la petite masse liquide, alors que ce réactif détermine encore, comme Je l'ai constaté, une coloration rouge intense dans une solution aqueuse d’albumine ne contenant qu’un douzième de cette substance organique.

L'acide chlorhydrique ne donne aucune teinte bleuâtre.

L'iode, au lieu de colorer en brun jaunâtre, ne détermine qu'une teinte jaune claire.

L'acide azotique ordinaire ne produit qu’une coloration d'un Jaune pâle.

En règle générale, les acides minéraux ne donnent pas de pré- cipité.

La chlorure mercurique (sublimé) détermine une coagulation subite avec aspect de précipité blane ; mais la solution d’alun n’a pas d'action plus marquée à l'œil nu et au microscope que l’eau pure.

La manière de se comporter de l’eau froide et des alcalis indique des corps différant des substances albuminoïdes. Les granules, entre autres, qui flottent dans le liquide sont-ils de nature grais-

NOTE SUR UNE SÉCRÉTION PROPRE AUX COLÉOPTÈRES DYTISCIDES. 1

seuse? Si nous nous rappelons le mode d’action de l’'ammoniaque de la soude et de la potasse, nous serons fortement tenté de ré- pondre par la négative. En effet, les bases donnant lieu au phéno- mène de la saponification produisent (du moins la potasse, la soude et l’ammoniaque) des composés solubles et non des pré- cipités.

Un fait excessivement curieux, c’est que des gouttes du liquide laiteux des Dytiscides, desséchées sur des lames de verre, fournis- sent, sous l'influence des réactifs, certains résultats comparables à ceux que donnent les substances résineuses. Aïnsi, de petites quantités de vernis de tableaux et surtout de baume de Canada de- viennent instantanément d’un blanc de craie par l’action de la potasse, de la soude et de l’ammoniaque, et le microscope montre que la matière résineuse, d’abord homogène lorsqu'elle était seule, s’est fractionnée en un nombre énorme de petits globules sphéri- ques distincts. L'action de l’eau fait, en partie, exception, elle ne donne pas avec les matières résineuses mentionnées de précipité blanc; cependant elle amène la division en granules.

Si l’on répète ces observations de chimie microscopique avec le liquide desséché des Dytiques, on constate, après l’action de la potasse, de l’ammoniaque et de l’eau, la même subdivision en gra- nules plus ou moins ténus. La soude détermine un fractionnement très-prononcé, mais irrégulier.

Nous ne pouvons cependant conclure à la présence de substan- ces résineuses, car ces corps sont extrêmement rares dans l’écono- mie animale; on ne cite guère, dans les ouvrages, que la résine du Castoreum (1), et, d’un autre côté, le liquide des Dytiques se com- porte, en bien des points, d’une autre façon que les résines.

On me concédera, je l'espère, qu'il y avait une grande difficulté à soumettre à des essais chimiques un liquide qu’ on ne peut Jamais se procurer qu’en quantités extrêmement minimes; je n'ai donc pas voulu pousser plus loin les recherches dans ce sens; ce qui précède suffit pour montrer que le liquide laiteux sécrété par les Dytiscides est privé de caractères chimiques tranchés et qu'il doit se comporter probablement comme une substance tout à fait inerte.

(1) Lehmann. Précis de chimie physiologique animale. Traduit par Drion. Paris, 1855, p. 218.

8 NOTE SUR UNE SÉCRÉTION PROPRE AUX COLÉOPTÈRES DYTISCIDES. $ IV COMPARAISON DU LIQUIDE LAITEUX AVEC LE SANG.

Suivant M. Fr. Leydig, le liquide jaune sécrété par la Cocci- nella septempunctata et le liquide rouge qui exsude des jointures

des pattes de la Timarcha coriaria ne seraient pas le produit d’un

organe glandulaire, mais le sang de ces animaux qui se fait jour à l'extérieur (1).

M. Leydig est un histologiste trop distingué pour mettre ses assertions en doute ; mais il faudrait se garder de déduire des faits cités par lui que les liquides exsudés aux jointures du dermato- squelette des coléoptères sont toujours du sang. C’est ainsi que le liquide blanc sécrété par les Dytiscides n’a aucune analogie avec le sing de ces mêmes animaux.

Pour me procurer du sang aussi exempt que possible d’autres liquides étrangers, je fais une petite incision à la face inférieure de l'abdomen de l’insecte et j'aspire à l’aide d’un tube de verre effilé.

Le sang des Dytiques est jaunâtre ; il se compose d’un plasma limpide dans lequel flottent de petits granules sphériques réfrin- gents et des globules sanguins naviculaires ou fusiformes nucléés, assez nombreux et très-caractéristiques.

Jamais le liquide blinc sécrété au bord du prothorax ne ren- ferme d'éléments histologiques comparables à ceux du sing. Jamais non plus, le sang n’est liiteux ni ne fournit de réactions identi- ques à celles indiquées dans le paragraphe précédent, l'addition d'eau, par exemple, n'y produit aucun trouble et amène la dispa- rition presque immédiate des globules (2).

$ V

ACTION DU LIQUIDE LAITEUX SUR D'AUTRES ANIMAUX.

Les Dytiscides sont carnassiers; il n’y aurait donc rien d’im- possible à ce qu'ils produisissent un liquide vénéneux ayant une

(1) Zur Anatomie der Insecten. Archives de Reichert et Du Bois-Reymond, 1859, p. 33.

Traité d’histologie de l’homme et des animaux. Traduct. française. Paris, 1866, p. 128.

(2) Fait déjà observé par M. le docteur Graber pour le sang des Caloptenus ita- licus, Pezottetix mendax, Chrysochraon brachyptera. (Ueber die Blutkôrperchen der Insekten. (Sitzb. der K. Akad der Wissensch. Wien. 1 Abth. 1871.

NOTE SUR UNE SÉCRÉTION PROPRE AUX COLÉOPTÈRES DYTISCIDES. 9

action toxique sur les petits insectes et autres animaux dont ils font leur nourriture. Des expériences dans ce sens étrient faciles.

J’ai enfermé des insectes de petite taille dans un récipient de verre d’un centimètre cube de capacité environ, sur l’orifice du- quel était tendu un fragment de tulle. Dans ces conditions, je les ai aspergés, à l’aide d’un tube effilé passant par les mailles du tulle, de nombreuses gouttes du liquide des Dytiques, jusqu'à ce qu'ils en fussent littéralement biignés.

Ces insectes, qui étaient des mouches domestiques et différentes espèces d'Hydropores indigènes, n’ont jamais manifesté d'autre malaise que celui qui pouvait résulter de la présence d’un liquide quelque peu visqueux , bien que, pour les Hydropores, par exem- ple, l'essai ait duré seize heures.

Il est donc impossible d'admettre que le liquide sécrété par les Dytiscides soit un poison pour les autres insectes.

ÿ VI

CONCLUSIONS.

Que déduirons-nous de l’ensemble de cette étude ?

Nous venons de montrer, en terminant, que le liquide laiteux des Dytiscides n’est point vénéneux, qu’il ne peut donc être utile pour la capture de la proie.

Il n'appartient probiblement pas à cet ordre d’émanations qui déterminent la rencontre des sexes, puisqu'il ne luit pas dans l’ob- securité, n’a pas d’odeur prononcée et est insoluble dans l’eau.

Ce ne peut être non plus un moyen de défense, car il n’est ni acide, ni, comme je viens de le rappeler, fortement odorant; et, de plus, la quantité sécrétée est trop peu abondante pour remplir un but de cette nature.

Un de nos savants confrères m'a soumis l’idée que le liquide lacté servait peut-être à graisser les téguments de l’insecte, me citant, à ce sujet, la matière grasse du plumage des oiseaux aqua- tiques, etc. La question méritait un examen sérieux; mais des ob- servations que j'avais faites antérieurement y répondaient depuis longtemps : On se rappelle que, dans la deuxième partie de mes Recherches physico-chimiques sur les Articulés aquatiques (1), voulant mesurer la résistance à l’asphyxie par submersion chez les Coléo- ptères aquatiques, j’enfermais ces insectes, sous l’eau, dans un vase

(1) Bulletin de l’Acad. royale de Belgique, 2% série, tome XXXIV, n®9 et 10, 1872, p. "1 et 12.

ANNALES DE LA SOC. ENTOM, DE BELGIQUE, T, XIX.

10 NOTE SUR UNE SÉCRÉTION PROPRE AUX COLÉOPTÈRES DYTISCIDES.

ils avaient les mouvements libres, mais un diaphragme les empêchait de remonter à l1surfice. Dans cette situation, les Dytis- cus marginalis et Dytiscus dimidiatus, agités et inquiets, émettent leur liquide blinc; or, celui-ci, insoluble dans l’eau, au lieu de revêtir le corps des insectes en expérience d’un enduit plus ou moins épais, tombe au fond en formant une couche mince de précipité pulvérulent. Le phénomène devant se passer exactement de la même façon dans l’état de liberté des insectes, l'emploi du liquide comme enduit graisseux ne peut être admis.

Le liquide blanc laiteux sécrété au bord antérieur du protho- rax des Coléoptères Dytiscides est donc le produit de glandules cutanées mono-cellulaires ; c’est un liquide spécial, et non le sang de l'insecte ; c’est une substance inerte privée de propriétés chi- miques tranchées ; il ne sert probiblement pas à déterminer le rapprochement des sexes, n’agit point comme poison sur les autres insectes, ne peut être un moyen de défense, enfin ne sert pas à former un enduit gras à la surface du corps (1).

Je regrette, après une longue étude entreprise depuis 1872, de ne pouvoir indiquer le rôle réel de cette sécrétion singulière; mon travail aura du moins le petit mérite de limiter les recherches ulté- rieures en signalant les voies dans lesquelles il ne faut plus s’en-

gager.

(1) Ce dernier role est peut-être celui du liquide jaunâtre suintant entre le méso et le métathorax.

Erratum.

Page 6, ligne 28, au lieu de :

RER une coloration rouge intense dans une solution aqueuse d’al- bumine ne contenant qu’un douzième de cette substance organique.

Lisez :

Une coloration rouge par points, dans une solution aqueuse d’al- bumine de l'œuf ne contenant qu’un centième ou même un deux- centième de cette substance organique.

MONOGRAPHIE

DES

BRACHYNIDES

PAR M. le baron M. de CHAUDOIR.

SÉANCE DU 5 DÉCEMBRE 1874

BRACHYNIDÆ.

BRACHININI Leconte; Schaum, Naturg. der Ins. Deutschl. I. 230.

J'attribue à cette division une valeur égale à celle que lui assigne Schaum, qui en fait un groupe distinct, équivalant à ceux des Ca- rabides, des Scaritides, etc., car la conformation de l'abdomen sépare nettement les Brachynides de tous les autres Carabiques. Ce caractère, relevé primitivement par M. Leconte, a été élucidé par Schaum d’une manière qui semble ne rien laisser à désirer. Il a reconnu qu'il y avait à l'abdomen des mâles 8 segments visibles, et 7 à celui des femelles. Cela suffirait à caractériser le groupe; cependant, pour le mieux définir, on peut, à l'exemple de Schaum, y ajouter quelques caractères secondaires :

Abdomen segmentis ventralibus in maribus octo, in feminis septem conspicuis (Schaum). Epimera mesothoracica (intermedia) coxas non attingentia (Schaum ). Coleoptera postice truncata {Schaum). Tarsi supra plus minusve pilosuli, articulo quarto, ungui- culisque simplicibus. Peu de groupes offrent une pareille homogénéité de formes ; mais au milieu d'elles, un groupe se détache nettement, c’est celui

12 MONOGRAPHIE

des Pheropsophus, qui ont un facies particulier. Après l’établisse- ment du genre Brachynus par Weber et Fabricius, un premier essai de subdivision a êté fait par Bonelli, genre Aptinus, mais on y a bientôt introduit à tort des éléments étrangers. Plus tard, Fischer de Waldheim en a détaché le genre Mastax, maïs en le caractéri- sant très-imparfaitement, et ce n’est qu’en 1835 et 1834 que Solier a nettement séparé les vrais Aptinus des Brachynus, et a reconnu qu'il fallait créer un nouveau genre, celui de Pheropsophus ; mais il a commis une singulière erreur en y faisant entrer les Brachynus exotiques à élytres tachetées, ce qui a été cause que l'admission de ce genre a rencontré de la résistance, quoique maintenant on l'ait adopté assez généralement. L'espèce sur laquelle avait été établi celui de Mastax lui étant restée inconnue, il n’en a pas fait mention. Cette omission a été réparée par Schmidt-Gœbel, qui a admirable- ment exposé les caractères des espèces qu’il a connues, mais il a eu, à mon avis, le tort d’être un des antagonistes des genres Aptinus et Pheropsophus. Boheman à établi sur des caractères bien tranchés le genre Crepidogaster qu'il a retiré des Aptinus de Dejean; cependant il en a négligé plusieurs fort intportants, ce à quoi je chercheraiï à remédier quand j'arriverai à ce genre. Enfin, j'ai cru ne pas devoir laisser réunis aux Brachynus quelques espèces qui, indépendam- ment d’un facies qui leur est propre, présentent des différences dans la conformation de la languette, du menton, des palpes, des antennes, etc., et m'ont paru mériter de constituer un genre dis- tinct que j'ai nommé Styphlomerus.

Ce qui prouve combien les espèces sont homogènes dans ce groupe, c’est que, dans leur Catalogue, MM. de Harold et Gem- minger n'y ont fait entrer aucun élément étranger; quelques espèces seulement ont été réparties dans les divers genres d’une manière erronée; ainsi Aptinus capicola est un PBrachynus ; costatus un Crepidogaster ; Halteri un Pheropsophus ; longicornis un Brachynus ; melancholicus un Pheropsophus, ainsi que les obliquatus et occipitalis javanus. Pheropsophus abbreviatus et grandis sont tous deux des Brachynus, tandis que Brachynus consularis est un Pheropsophus ; enfin le Mastax longipalpis doit retourner dans le genre Brachynus.

J'ai laissé de côté dans ce travail (qui n’a pour but que de faire connaître les espèces nouvelles que contient ma collection et de rectifier la synonymie d'un certain nombre d’autres, comme aussi d'indiquer la place que doivent occuper beaucoup d'espèces décrites isolément) les espèces de Brachynus qui habitent l'Europe, l'Asie boréale, centrale et occidentale, le bassin méditerranéen et les Etats-Ums. Je me suis déjà occupé de ces derniers (Rev. et Mag. de Zoologie, 1868), et je n'ai maintenant rien à ajouter ni à changer à ce que j'en ai ditalors ; quant aux autres, ils méritent de faire le

DES BRACHYNIDES. 13

sujet d’un travail séparé pour lequel je suis loin de posséder les matériaux nécessaires, plusieurs espèces m'étant encore complète- ment inconnues. De ce nombre sont la plupart des espèces de feu Motschulsky, que l'examen de sa collection pourra seul faire recon- naître avec certitude, l’elongatus Tournier, l'ioenius et le siculus Patti. Sans l’étude de ces espèces et d’un nombre considérable d'exemplaires de l’efflans et de quelques autres espèces de la Pénin- sule ibérique et de la côte nord de l'Afrique, il est évidemment im- possible de songer à faire un travail quelque peu utile sur ces insectes et de ne pas retomber dans les mêmes errements. Je me bornerai ici à rectifier quelques synonymies, en suivant en géné- ral l’ordre du Catalogue Harold et Gemminger.

Br. annulicornis Chaudoir ejaculans Fischer.

Br. bæticus Rambur, très-distinct du bellicosus.

Br. italicus Dejean, également bien différent du bellicosus.

Br. hispalensis Rambur est effectivement une variété de ce der- nier.

Br. biguttatus Chaudoir Bayardi.

Br. atricornis Fairmaire n’est point incertus Brullé n1 crepitans var., mais une espèce voisine du nigricornis Gebler nigricornis Dejean ex parte.

Br. elegans Chaudoir psophia.

Br. costulatus Motschulsky n’est pas explodens var., mais peut-être une espèce distincte, quoique voisine, de l’ejaculans.

Br. strepens Fischer n'est pas, je crois, explodens var., mais c’est l'espèce distincte que Motschulsl à nommée tibialis.

Br. pectoralis Ziegler, Dejean, espèce bien distincte, aussi grande que l’immaculicornis, avec les angles droits du corselet non saillants.

Br. græcus Dejean ejaculans Fischer, qui doit avoir la priorité.

Br. quttula Chaudoir Bayardi, avec les 9 derniers articles des antennes noirs.

Br. ejaculans Fischer n’est point, comme je viens de le dire, immaculicornis Dejean, mais græcus.

Br. obscuricornis Ménétriés n’est qu'une variété de l’explodens à antennes noires, comme cela arrive quelquefois, et comme mon guttula l'est du Bayardi.

Br. scutellaris Chaudoir sclopeta.

Br. tibialis Motschulsky strepens Fischer.

Br. testaceus Rambur pygmæus.

14 MONOGRAPHIE

APTINUS.

Bonelli. Obs. ent. I. Tabl. des genr..; Solier, Ann. de la Soc. Ent. de France, 1833, p. 460, pl. xvr. f. 1-3. Carabus Fabricius; Brachynus Dufour.

Ligula cornea, minus angusta, apice truncata, bisetosa. para- glossæ membranaceæ, latæ, ligulam æquantes, angulo api- cali in lobulum angustum, intus curvatum, subsetosum pro- ducto.

Palpi parce pilosuli, validiusculi, maxillares articulo ultimo subsecuriformi, truncato, penultimum ïiongitudine parum su- perante ; labiales articulo ultimo ut in maxillaribus.

Mentum modice emarginatum, dente medio trigono plus minusve prominente, apice interdum subemarginato, lobis divergen- tibus, trigonis, epilobis distinctis.

Labrum recte truncatum, angulis subrotundatis.

Antenne validiusculæ.

Pedes : femora pilis pluribus hinc inde densius obsita ; tibiæ pilo- sulæ, anticæ extus glabræ; tarsi supra pubescentes, subelon- gati, articulis subcordato-trigonis, sensim decrescentibus ; an- tici S'articulis tribus dilatatis, latitudine vix longioribus, cordatis, apice suboblique truncatis.

Caput ut in Brachynis; thorax quadratus, posterius angustior ; elytra apice intus oblique truncata, basin versus angustata, octo-costata.

Episterna postica latitudine vix longiora, trigona, extus rotundata, epimero majusculo arcuato extus obducta.

Epimera intermedia, angusta, parallela.

1. A. displosor Dufour ballista Germar, Dejean. Espagne, Portugal, France mér.

2. A. mutilatus Fabricius, Dejean atratus, Dejean bom- barda Tiger. Autriche, Styrie, Hongrie, Transylvanie. Jusqu'à présent, on l’a décrit très-superficiellement. Tête assez forte; corselet pas plus long que large, peu rétrèci vers la base; côtés un peu arrondis dans leur moitié antérieure, légèrement sinués en ar- rière et tombant perpendiculairement sur la base, avec laquelle ils forment un angle droit dont le sommet n’est pas pointu, mais légè- rement arrondi ; celle-ci coupée très-carrément, nullement échan- crée ; le disque un peu convexe, tout couvert de points assez éloi- gnèés les uns des autres, le rebord latéral étroit, peu relevé:

DES BRACHYNIDES. 45

élytres très-retrécies vers la base, mais la courbe que décrivent les épaules assez forte; dessus un peu aplani.

3. A. acutangulus Chaudoir. Long. 10 1/2-12 1/2 mill. Cet insecte me paraît constituer une espèce distincte, la tête et le corselet sont plus étroits, les élytres un peu plus convexes; les côtés du corselet, qui est quelquefois plus long que large et qui est plus rétréci en arrière, forment avec la base, qui est assez échan- crée en arc de cercle, un angle un peu aigu, dont le sommet n’est point du tout arrondi; les angles antérieurs sont aussi